ACTION 1
PROJET DE LOTISSEMENT
PROTECTION DE TERRAINS A VOCATION D’HABITAT RURAL
MENACES PAR UN PROJET URBANISTIQUE DE GRANDE ENVERGURE
POURQUOI AVONS-NOUS CREE L’ASBL VERT & VIE ?
A la veille des vacances de Pâques 2012 les personnes empruntant la rue de la Roche aux Faucons ont constaté la présence de 3 panneaux invitant la population à participer à une réunion d’information sur un projet immobilier : « Le promoteur immobilier Thomas et Piron projette la création d’un lotissement d’environ 18 unités de logement sur le terrain cadastré : 1er division section A, n° 606A, 612C, 613B et 623B d’une contenance d’environ 5ha 83 a et 4 ca situé rue de la Roche aux Faucons. »
L’émoi dans le quartier a été immédiat, de nombreuses personnes se sont arrêtées dans la rue pour prendre connaissance du projet. Spontanément un mouvement de résistance s’est mis en place. Une pétition papier et une autre électronique ont été lancées, elles ont reçu près de 2000 signatures. Il était donc manifeste qu’un grand nombre de personnes étaient sensibilisées par ce problème.
C’est devant une salle archi comble que Thomas et Piron présenta son projet. Et bien que quelques personnes aient marqué leur approbation, une grosse majorité des participants s’y sont montrés hostiles. Lors de cette réunion un peu chahutée aucune information claire et précise sur les constructions ne fut donnée et de nombreux points restèrent en suspens.
SEANCE D’INFORMATION (EIE : Etude d’incidences sur l’environnement)
SALLE L’ESCALE – ESNEUX – JEUDI 19 AVRIL 2012 – 19 H
Voici un petit résumé de la séance d’information organisée le jeudi 19 avril à 19h00 à la salle L’escale à Esneux.
Etaient présents à cette séance :
• le bureau de géomètre : Maréchal et Baudinet.
• Pluris SCRL : représenté par Monsieur Serge Fetter.
• La société Thomas et Piron : représentée par Monsieur Deloncin et Madame Mertens.
• SIA.
• La commune d’Esneux : représentée par Monsieur Martin ; échevin de l’urbanisme. Madame Laurent responsable environnement et Madame Parizel ; architecte assuraient la fonction de secrétaire.
La famille propriétaire des terrains est en indivision depuis plus de 20 ans et la société Thomas et Piron projette de faire l’acquisition d’une partie de ces terrains et d’y réaliser un lotissement d’environ 18 habitations. Préalablement à cette transaction, une étude d’incidence doit être réalisée par la société Pluris. Et ensuite un certificat d’urbanisme devra être déposé.
La réunion de ce jeudi était obligatoire car depuis 2010 les parcelles de plus de 2 ha en projet d’urbanisation sont soumises à une enquête publique.
Monsieur Martin a insisté sur le fait qu’à ce stade le dossier était toujours à l’état de projet.
L’ordre du jour de cette rèunion était :
• présentation des différents intervenants.
• L’étude d’incidence : principe et fonctionnement.
• Présentation du site.
• Présentation du Projet.
Etude d’incidence
Celle-ci est obligatoire et c’est la société Pluris qui a été mandatée par Thomas et Piron pour établir cette étude et lui en faire rapport. Le commanditaire du rapport (Thomas & Piron) peut éventuellement en prendre acte mais n’est pas obligée de suivre les mesures qui y sont préconisées.
Le site
Il sagit d’un terrain d’une superficie de 55 000m2 (bois y compris).
Il est situé en zone d’habitat à caractère rural.
Plusieurs projets ont déjà été déposés : en 1979, en 2005, en 2009 et maintenant, en 2012.
Le projet
Une esquisse assez sommaire du projet fut présentée au public. Il s’agit, dans un premier temps, d’un groupe de ±18 maisons individuelles sans qu’aucune garantie n’ait été donnée sur le nombre de maisons final.
LES RAISONS DE L’OPPOSITION AU PROJET
• La voirie ne possède pas d’égouttage et ne peut donc pas évacuer les eaux usées ni raisonnablement accueillir d’usagers supplémentaires.
Actuellement, les eaux de ruissèlement venant des maisons sont immédiatement déversées dans le talweg qui descend dans le bois et va lui-même se déverser dans l’Ourthe au niveau de Mery.
La réalisation d’un égouttage ou d’une station d’épuration n’en sont encore nulle part.
Si toutefois une station d’épuration propre au lotissement était envisagée, la quantité d’eau qui en sortirait (environ 4000 m³) poserait un réel danger car risquerait de créer de nouveaux chantoirs.
Le quartier d’Avister est un bon exemple d’une urbanisation mal étudiée puisque les égouts se déversent directement dans le bois depuis de nombreuses années. Il serait bon de ne pas reproduire le même scénario.
• En plus des eaux usées se pose le problème des eaux de ruissellement (pluies, neiges).
A l’inverse de la zone située 500 m à l’ouest, où les eaux non absorbées par les prairies aboutissent dans un ruisseau capté par le chantoir de Nomont, rien de tel dans la zone visée. Les eaux naturelles sont à ce jour lentement absorbées par la prairie.
Une importante surface imperméabilisée par les logements, accès, garages etc., forcera les eaux à se concentrer vers la partie basse du terrain, c’est à dire la zone karstique. Et là, tôt ou tard il faudra bien qu’elles trouvent une issue vers l’Ourthe et Fêchereux.
Vu la configuration des lieux il est impossible que ces eaux aboutissent ailleurs puisque le sol ne leur sera plus accessible. Qui peut prédire avec quelles conséquences?
• La voirie est trop étroite et inadaptée. Elle ne peut raisonnablement pas accueillir d’usagers supplémentaires (au minimum une quarantaine de véhicules supplémentaires suite au projet de lotissement). La circulation sur la chaussée de la Roche aux Faucons est déjà très importante et la vitesse des véhicules qui l’empruntent y est beaucoup trop souvent excessive. Cette route deviendrait encore plus dangereuse qu’actuellement en raison des entrées et sorties du lotissement que le promoteur a prévues à des endroits ou la visibilité est particulièrement limitée.
Ceci sans compter le charroi nécessaire à la construction du lotissement, avec les dégradations qui en résulteraient.
• En hiver, la rue est régulièrement impraticable et chaque année de nombreux véhicules s’y retrouvent bloqués en raison du manque de moyen mis en œuvre par la commune pour déneiger correctement et en temps voulu.
• L’absence totale de zones adaptées aux piétons (trottoirs, accotements,…) dans la rue de la Roche aux Faucons est un frein supplémentaire à la réalisation d’un lotissement.
Comment il serait possible de donner éventuellement une autorisation pour construire 18 nouvelles maisons quand, dans la même rue, de simples projets d’aggrandissement d’habitations existantes sont refusés en raison de la karsticité du sol.
• Le projet immobilier se situe au milieu de 2 zones Natura 2000.
Ces sites Natura 2000 forment le réseau Natura2000 qui concrétise la mise en oeuvre des Directives européennes » Oiseaux » ( 79/409/CEE ) et » Habitats » ( 92/43/CEE ).
Ces Directives visent à protéger un certain nombre de populations d’espèces et des biotopes considérés comme importants à l’échelle européenne et pour lesquels il faut garantir un état de conservation favorable.
L’une des approches prévues est la constitution d’un réseau des sites abritant une partie significative de ces espèces et de ces biotopes. Les périmètres des sites Natura2000 ont fait l’objet de décisions du Gouvernement wallon en 2002, 2004 et 2005. Depuis, chaque site fait l’objet d’inventaires biologiques et d’une cartographie détaillée pour bien identifier les enjeux biologiques et la manière de les prendre en compte par les propriétaires et les gestionnaires. Chaque site fait ou fera l’objet d’un arrêté de désignation définissant les enjeux biologiques et les mesures préventives de base à respecter pour éviter de voir les états de conservation se détériorer à l’échelle du site. )
Par cette définition, il est évident que la construction d’un lotissement au beau milieu de ces sites est incompatible car il empêcherait la circulation des animaux entre les deux sites. Mouflons, chevreuils, sangliers, blaireaux, renards, buses, faucons, chouettes, et autres passent régulièrement sur le terrain concerné.
• Le promoteur ne prend aucun engagement ferme sur le nombre de maisons final qu’il construira.
Sur une superficie de 55 000 m2, si le nombre de parcelles est limité comme annoncé à 18 ceci représenterait des parcelles de plus de 3 000 m2 ce qui rendrait le projet économiquement difficile à mener. Les probabilités sont grandes que, par souci de rentabilité, le promoteur réalise plus que les 18 maisons annoncées.
• L’intérêt paysagé du terrain est indéniable. Preuve en est, le passage du chemin de grande randonnée (GR 57) et de multiples chemins et sentiers dont bon nombre récemment réaménagés par la Commune. En outre, de nombreuses activités liées à l’aspect sauvage unique du site sont organisées chaque année (marches ADEPS, parcours découvertes géologiques, parcours VTT, rallyes d’ancêtres, randonnées moto …).
Il serait pour le moins paradoxal que la Commune réalise un remarquable travail de mise en valeur et de préservation de ce merveilleux patrimoine naturel (impression de nombreuses brochures, inauguration en grande pompe de nombreux chemins longeant la zone incriminée, activation du PCDN) et dans le même temps, laisse ces 5 hectares de haute valeur livrés à une urbanisation galopante.
• A l’heure où l’on tente de lutter contre toute pollution atmosphérique et où l’on prône un urbanisme respectueux de l’environnement, comment justifier une nouvelle implantation de maisons traditionnelles standard (ni passives ni équipées de panneaux solaires,…) imposant la voiture pour seul moyen de déplacement ? En effet, la distance et la déclivité vers les transports en commun (TEC, SNCB), les commerces, écoles, garderies…n’offrent pas d’autres alternatives.
• La renommée de La Roche aux Faucons s’est élargie et même internationalisée notamment grâce aux 2 courses cyclistes « Liège-Bastogne-Liège » et « Le tour de France » qui profitent non seulement du dénivelé mais aussi de la beauté sauvage du site.
• La construction de nouvelles habitations situées du côté sud de la rue constituerait un écran au soleil pour les habitants actuels, (ce qui était déjà le cas avant que les arbres de la haie soient élagués).
Cet ombragement pose en outre de gros problèmes de formation et de persistance du verglas sur la chaussée en hiver à cet endroit plus particulièrement exposé au nord et et où il y a de nombreux accidents chaque année.
• Le site de la Roche aux Faucons ne doit pas se transformer en « cité dortoir », mais doit rester une zone verte, à caractère rural.
NAISSANCE DE VERT & VIE
Suite à cette séance d’information, nous avons décidé de nous réunir et d’organiser une action résistante. Doucement l’idée d’une ASBL de protection du site de la Roche aux Faucons et de ses environs a germé dans nos esprits.
La commune d’Esneux nous a communiqué au mois de mai ce petit message : « Lors de la séance du 8 mai 2012 le Collège communal d’Esneux a remis un avis défavorable au projet de construction de 18 logements sur le terrain sis rue de la Roche aux Faucons ».
Bien que consituant une première victoire, cette nouvelle ne sonnait pas le glas du lotissement auquel nous nous opposions. En effet l’avis de la commune n’a aucune valeur juridique. Thomas et Piron peut donc parfaitement poursuivre son projet, voir même le présenter devant d’autres instances. Et nous avons toutes les raisons de penser que les choses n’en resteront pas là.
En outre, d’autres terrains très proches du site de la Roche aux Faucons attisent également la convoitise des promoteurs immobiliers.
Nous avons donc définitivement décidé de créer notre asbl, afin de donner plus de poids à nos revendications et de constituer un groupe de pression officiel disposant d’un statut juridique.
Afin de mieux diffuser notre message et d’optimiser l’efficacité de nos actions, nous avons également décidé de doter notre association de moyens de communication professionnels (nom porteur, image de marque, logo, site internet, blog …).
Notre souci étant essentiellement celui de la défense environnementale et de la qualité de la vie, nous avons décidé de baptiser notre association « Vert & Vie »
L’asbl Vert & Vie existe légalement et a été enregistrée au moniteur Belge le 19 Août 2012.
Notre président est Pascal Barbé et notre trésorier est Marcel Blaise. Notre association compte à sa naissance 19 membres fondateurs, 24 membres effectifs et 7 administrateurs.
Nous avons de grandes ambitions pour notre ASBL, non seulement la préservation du site de
La Roche aux Faucons et de ses environs mais aussi l’organisation de réunion, de fêtes, d’événements dont le dénominateur commun est la préservation de notre environnement le bien-être et la convivialité.